"Michel Coumes Peintre Morganiste"

Cette Morgan très spéciale a perdu son moteur

en attendant de le retrouver, son propriétaire

a monté un système à ressort : notez la clef sur le côté !

Il a été obligé, de ce fait, de monter une sono pour imiter le bruit du moteur.

Si vous retrouvé ce moteur perdu du côté du "Col du Cabarétou"

n'hésitez pas a le contacter de notre part, il vous en sera reconnaissant éternellement

car momentanément il est obligé de s'arrêter tous les 150 Kilomètres pour remonter le mécanisme !

Si vous prenez ça pour une caléjade : demandez à mon copain qui est plus menteur que moi !

la Traction de Michel en 1976

Suivant la parution des photos, Michel m'a envoyé un courrier

TECHNIQUE

Il n’y a de nouveaux que ce que l’on redécouvre, comme le disait si bien Jacques Potherat

ET POURTANT ELLE ROULE

 

Je ne suis pas d’ordinaire d’un naturel pessimiste, pourtant depuis quelque temps une question me taraude : comment allons nous faire rouler nos chers jouets lorsque le pétrole viendra  à manquer ? Comment aussi les faire rouler lorsque tous les constructeurs proposeront des autos propres et écologiques ?

Evidemment on pourrait envisager d’ores et déjà d’installer un moteur diesel et dès 2007 s’alimenter au colza, mais ce type de mécanique est vraiment trop antinomique avec l’image de la marque. Le moteur électrique pourquoi pas, mais où installer les batteries ? Le gaz pose le même problème. L’hydrogène ? L’usine s’en occupe et d’après les informations que nous avons cette technique est encore beaucoup trop chère.

J’en étais là de mes réflexions dubitatives, le regard perdu au milieu des multiples miniatures alignées dans leur vitrine, lorsque l’idée évidente, implacable et, j’ose le dire géniale, m’a sauté au nez. Mais c’est bien sûr ! Je venais de trouver la solution pour faire rouler ma Morgan sans pétrole, sans colza, sans électricité et sans gaz non plus. Mais oui, simplement en redécouvrant ce qui existe déjà depuis plus d’un siècle pour faire avancer certaines de mes petites miniatures : LE MOTEUR A RESSORT

Certain vont me prendre pour un fou, d’autre ne me croiront jamais, enfin, les moins sceptiques mettront en doute le résultat, et pourtant, ça roule et même très fort.

Avoir une idée est une chose, la mettre en pratique en est une autre, et c’est là que je me marre en imaginant vos têtes, car je vous jure, et j’en apporterai la preuve, que j’ai résolu le problème.

La première étape pour réaliser un moteur à ressort est de construire un châssis porteur, cette phase n’est pas trop compliquée, il suffit de se procurer de la cornière et T ou en U ou même en H c’est au choix et au goût de chacun.

La phase suivante consiste à se munir d’un certain nombre de roues crantées et d’axes en acier. Le problème n’est pas non plus insoluble vu le nombre de vieilles usines désaffectées sur le territoire. (ne voyez dans cette remarque aucune polémique juridico-politique de ma part).

La plus grosse difficulté réside dans la découverte d’un fournisseur capable de vous procurer un feuillard de laiton de 15cm de large sur 35mètres de long et d’une épaisseur de 6,5mm.

Ce sont les dimensions exactes, d’après mes calculs et les derniers essais réalisés avec mon prototype pour obtenir une puissance suffisante et équivalente à mon vieux moteur KENT de 90CV environ.

La deuxième grosse difficulté est la manière d’enrouler le ressort autour de son axe. Et là, comme une idée ne vient jamais seule, j’ai pris contact avec un vieux oléiculteur d’Uzès, dont l’activité est encore florissante, pour utiliser son ancien pressoir mû par la traction animale. Le vieux et l’animal, après que j’ai eu fixé l’extrémité du feuillard sur l’axe du pressoir, se sont mis à tourner comme au bon vieux temps et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le tour (si je peux me permettre) était joué.

Transmettre la force du moteur à la boite de vitesses, installer un frein spécifique à tous les moteurs à ressort pour éviter de perdre l’énergie à mesure que l’on remonte la clé, percer la carrosserie d’un trou d’un diamètre suffisant pour recevoir la clé, et enfin réaliser une clé assez grande pour que même une femme puisse se charger du remontage (il faut toujours tout prévoir), ne furent qu’un jeu d’enfant.

 

Le prototype enfin prêt et toutes les vérifications effectuées, j’étais très impatient de procéder au premier essai.

 

PRISE EN MAIN, PREMIER TOURS DE ROUES.

 

Après avoir bien bloqué le frein du moteur, (une grosse barre que j’ai installée le long du tunnel de l’arbre, c’est plus esthétique qu’à l’extérieur de l’auto), remonter à fond le ressort du moteur à l’aide de la clé. Penser à retirer la clé de son trou avant de poursuivre, votre vie en dépend.

S’installer au volant, et passer la quatrième (c’est impératif si vous souhaitez conserver votre boîte longtemps), lâcher le frein moteur, et vous recevrez le plus fantastique coup de raquette de l’histoire de l’automobile : l’accélération est inouïe, j’ai chronométré 2,3 secondes pour atteindre les 100km/h. Evidement  c’était ma première prise en main, depuis j’ai modulé ma technique en jouant sur les freins pour obtenir une conduite un peu plus souple, mais tout de même la bête est vraiment très sauvage.

L’entraînement s’impose également lorsque l’on souhaite immobiliser la voiture. En effet, la force de propulsion est telle que si les freins de l’auto sont suffisants pour ralentir, surtout que l’on s’aide de la boîte de vitesse en rétrogradant, pour immobiliser définitivement le monstre il est impératif d’utiliser le frein spécifique du moteur, et là je conseille à ceux qui portent leur montre au poignet droit de la porter sur l’autre poignet car les vibrations engendrées par la roue crantée sur l’arrêt du frein sont terriblement violentes. J’ai personnellement « bousillé » trois montres bracelet de valeur lors des premiers tours de roues.

Pour le reste pas de problème particulier, l’entretien se réduit du coup au strict minimum, l’énergie est gratuite, une petite négociation s’impose tout de même avec sa femme (pour remonter la clé), l’autonomie est pour une conduite disons »normale » d’environ 150km, seules les plaquettes de freins s’usent très vite, mais l’économie de carburant réalisée compense largement la dépense. Le moteur étant placé à l’arrière, j’ai utilisé le compartiment moteur pour réaliser une sympathique malle qui au final est bien plus vaste que tout ce qui existait jusqu'à présent.

 J’ai envoyé un dossier complet à l’usine, qui pour le moment ne m’a pas encore répondu, mais je garde espoir de voir mon idée faire son chemin et pourquoi pas un jour de voir mon prototype produit en série.

 PS : Les photos qui accompagnent cet article sont la preuve de l’existence de cette NOUVELLE MORGAN, je garde encore secrets tous les détails de la construction qui font l’objet d’un dépôt, et je ne manquerai pas de vous tenir informés de la suite de cet évènement.

Il me tarde le 18 Juin pour voir la tête des membres du Sud Est lors de la sortie d’été.

  

Michel Coumes

 

Et Alors !... Je vous l'avez dit que mon copain c'est un Champion du monde !!!